Par Pr. Folk, le 9 septembre 2021

Mise à jour des indications de vaccination contre la COVID-19 (4)

 

Qui peut être vacciné ?

Sont concernés :

1. Toutes les personnes de 12 ans et plus

Le conseil National Professionnel de Pédiatrie, selon son avis du 22.07.2021, se prononce en faveur de la vaccination des adolescents contre la COVID-19.

La société française de Pédiatrie (SFP), le groupe COVID inflammation pédiatrique et l’association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) s’est prononcé également en faveur de la vaccination des adolescents et sur le fait que le variant delta n’est pas plus responsable de  forme grave de  COVID chez l’enfant.

  • L’accès à la vaccination a été élargi à tous les enfants de 12 à 17 ans inclus à partir du 15 juin 2021, à l’exception des adolescents ayant développé un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) à la suite d’une infection par le SARS-CoV-2, pour lesquels la vaccination n’est pas recommandée (en application de l’avis du 11 juin 2021 du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale).
  • Le vaccin Pfizer-BioNTech est le premier vaccin à avoir été autorisé pour les mineurs par l'Agence européenne des médicaments (EMA). Le 24 juillet 2021, l'Agence européenne du médicament (EMA) a délivré une autorisation du vaccin Moderna sur lequel la HAS a rendu un avis favorable le 28 juillet.
  • La vaccination des adolescents se fait obligatoirement en centre de vaccination.
  • Carte vitale : les mineurs, même s'ils ont plus de 16 ans et qu'ils ont une carte Vitale à leur nom, doivent présenter lors de la vaccination la carte Vitale d'un de leurs parents ou une attestation de droit avec le numéro de sécurité sociale d'un de leurs parents. Ainsi, le professionnel de santé sera en mesure d'éditer la synthèse et l'attestation de vaccination certifiée à partir de l'outil Vaccin Covid.
  • Pour les mineurs relevant de l’aide sociale à l’enfance, hébergés dans des établissements comme les maisons d’enfants à caractère social ou les structures d’accueil pour enfants handicapés, des actions spécifiques, notamment la mise en place d’équipes mobiles, pourront être déployées afin de faciliter l’accès à la vaccination.
  • La Société française de pédiatrie recommande, pour les enfants de 12 à 17 ans inclus, l'utilisation d'aiguilles de 16 ou 25 mm en fonction de la morphologie des enfants. L'ensemble des établissements pivots sont livrés en seringues de 16 mm depuis le 11 juin.
  • Une autorisation parentale est requise pour la vaccination des mineurs:
    • Selon le projet de loi adopté au Parlement le 25 Juillet 2021, le consentement d’un seul des 2 parents est désormais requis pour les mineurs de 12 à 15 ans inclus et les mineurs  de 16 ans  et plus sont dispensés dorénavant d’autorisation parentale et peuvent accéder à la vaccination sur la base de leur seul consentement.
    • En tout état de cause, en cas de vaccination, il est recommandé aux professionnels de santé de conserver l’autorisation parentale soit sous format papier, soit en la mentionnant dans le dossier médical du patient.
    • Le formulaire d’autorisation parentale à la vaccination contre la Covid-19 est disponible en ligne et doit être rempli et signé avant l’arrivée ou à l’arrivée dans le centre de vaccination. L’attestation parentale est disponible sur le site du ministère.
  • Recueillir le consentement libre et éclairé du mineur concerné est également nécessaire avant de procéder à la vaccination : Conformément aux recommandations du Comité consultatif national d’éthique du 8 juin 2021, les mineurs de 12 ans et plus devront recevoir, lors de l’entretien préparatoire à la vaccination, une information claire et adaptée à leur âge sur les incertitudes liées à la maladie, sur le vaccin lui-même et à propos son efficacité à moyen et long terme, ainsi que sur les moyens complémentaires de prévenir la maladie (notamment le respect impératif des gestes barrières). L’administration du vaccin sera alors conditionnée au consentement libre et éclairé du mineur concerné. Ce recueil du consentement ne nécessite pas de formulaire ou d’engagement écrit : il doit être recueilli à l’oral, pendant l’entretien préparatoire à la vaccination, par le professionnel de santé.
  • Carte vitale : les mineurs, même s'ils ont plus de 16 ans et qu'ils ont une carte Vitale à leur nom, doivent présenter lors de la vaccination la carte Vitale d'un de leurs parents ou une attestation de droit avec le numéro de sécurité sociale d'un de leurs parents. Ainsi, le professionnel de santé sera en mesure d'éditer la synthèse et l'attestation de vaccination certifiée à partir de l'outil Vaccin Covid. 
  • Pour les mineurs relevant de l’aide sociale à l’enfance, hébergés dans des établissements comme les maisons d’enfants à caractère social ou les structures d’accueil pour enfants handicapés, des actions spécifiques, notamment la mise en place d’équipes mobiles, pourront être déployées afin de faciliter l’accès à la vaccination.

     

2. Les femmes enceintes dès le premier trimestre de la grossesse : les nouvelles données majoritairement issues d’une étude américaine portant chez les femmes enceintes indiquent désormais que la grossesse est un facteur de risque indépendant de développer des formes graves qu'il s'agisse des hospitalisations ou des décès associés à la Covid-19. Bien que ce risque soit plus faible (RR de l’ordre de 1,7) que pour les patients âgés ou présentant des comorbidités, celui-ci semble augmenter avec l’âge de la mère (>35 ans) et avec la présence de comorbidités telles que l’obésité, le diabète et les HAS. Ceci reste à confirmer à partir d’autres études réalisées notamment en populations de femmes européennes.

Qui est éligible à la 3ème dose ?

La HAS propose dans son communiqué du 24.08.2021 une dose de rappel avec un vaccin à ARNm pour les personnes de 65 ans et plus, ainsi que pour les personnes présentant des comorbidités qui augmentent le risque de formes graves de Covid-19.

Cette dose de rappel doit être administrée après un délai d’au moins 6 mois suivant la primovaccination complète. En ce qui concerne les personnes primovaccinées avec le vaccin Janssen, la HAS recommande qu’une dose de rappel avec un vaccin à ARNm (Comirnaty® ou Spikevax®) leur soit proposée à partir de 4 semaines après la première injection. Les données montrent en effet une protection insuffisante conférée par une seule dose de vaccin (Comirnaty®, Spikevax® ou Vaxzevria®) contre les formes symptomatiques liées au variant Delta, et les données disponibles ne permettent pas de confirmer l’efficacité à long terme du schéma de vaccination à une dose du vaccin Janssen contre le variant Delta.

Enfin, quel que soit le vaccin utilisé pour la primovaccination avec un vaccin à ARNm, la HAS estime qu’il n’y a pas d’argument suffisant, à ce jour, pour recommander préférentiellement un vaccin par rapport à l’autre pour la dose de rappel, les deux vaccins à ARNm disponibles (Comirnaty® et Spikevax®) étant tous les deux très efficaces contre les formes graves de Covid-19, y compris celles liées au variant Delta.

La HAS propose, pour éviter tout retard à la vaccination antigrippale et simplifier le parcours vaccinal, de réaliser l’administration concomitante des vaccins contre la Covid-19 et contre la grippe saisonnière. Et ce, dès lors qu’une personne sera éligible aux deux vaccinations, la majeure partie des publics prioritaires de la vaccination antigrippale présentant également des risques de formes graves de Covid-19.

Quelles sont les pathologies/comorbidités identifiées par la HAS comme à risque avéré d’hospitalisation ou de décès (et donc éligibles à la troisième dose) ?

1) les pathologies à très haut risque de décès (RR > 3 dans la majorité des études) :

  •  Les personnes atteintes de trisomie 21 surtout à partir de l’âge de 40 ans ;
  • Le fait d’avoir une transplantation d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ;
  • L’insuffisance rénale chronique terminale (insuffisants rénaux dialysés) ;

2) Les personnes présentant des affections préexistantes rares et graves ou des handicaps graves. Le risque de formes graves ne peut être explicitement identifié à partir de la revue de la littérature. Dans ces situations, il n'existe pas de preuves scientifiques suffisantes concernant l'évolution d'une maladie Covid-19 mais un risque sensiblement accru est identifié par les spécialistes. (Liste de pathologies rares justifiant une vaccination en très haute priorité contre la COVID-19)

3) D’autres pathologies sont également à haut risque de décès (RR compris entre 1,5 et 3 dans la majorité des études) :

  • le diabète (de type 1 et de type 2), ; et pour lequel il apparaît que le risque associé pourrait être plus élevé chez les diabétiques plus jeunes ;
  • l’obésité (IMC > 30 kg/m2 ), ce risque augmente avec l’IMC (IMC > 40 kg/m2 ) et pourrait être plus élevé chez les plus jeunes ;
  •  les cancers en particulier s’il s’agit d’un cancer récent et/ou en progression et/ou sous chimiothérapie. Les personnes atteintes de cancers hématologiques semblent plus à risque encore ;
  • la BPCO et l’insuffisance respiratoire,
  •  l’insuffisance cardiaque,
  •  l’hypertension artérielle compliquée.

A ces comorbidités à haut risque de décès, s’ajoutent les pathologies suivantes dont les résultats concordent désormais dans la plupart des études identifiées :

  • Les maladies hépatiques chroniques et en particulier la cirrhose ;
  • Les troubles psychiatriques ;
  • La démence ;
  • Les personnes présentant un antécédent d’accident vasculaire cérébral.

La HAS confirme également que, si l’influence des comorbidités identifiées ci-dessus est marquée, le cumul de ces comorbidités mérite également d’être considéré dans la priorisation des personnes à vacciner. Si quelques études renseignent sur l’influence des polypathologies chroniques (≥ 3 comorbidités) sur le risque de décès, toutes indiquent que les personnes polypathologiques dans une tranche d’âge donnée ont un risque de décéder proche des personnes de la tranche d’âge supérieure ne présentant pas de polypathologies. Les personnes polypathologiques qui sont atteintes des comorbidités identifiés ci-dessus apparaissent donc particulièrement à risque de décès, et ce d’autant plus qu’elles sont âgées. Ainsi, la HAS souligne l’attention particulière qui devra être portée sur le repérage par les professionnels de santé des personnes polypathologiques qui devront être vaccinées en priorité.

Recommandations détaillées de la HAS

Comment prendre rendez-vous pour se faire vacciner?

Si vous avez 12 ans ou plus, vous êtes libre de consulter votre médecin pour lui poser toutes vos questions et vérifier que vous pouvez être vacciné, mais ce n’est pas une obligation.

Pour vous faire vacciner en centre de vaccination, vous pouvez prendre rendez-vous :

  • En ligne, directement sur les plateformes de prise de rendez-vous (Doctolib, KelDoc, Maiia et Clickdoc) ou via le site www.sante.fr (7j/7 et 24h/24). www.sante.fr vous redirige vers la fiche du centre de vaccination le plus proche de chez vous et vous permet d’accéder à la plateforme de rendez-vous en ligne dédiée à ce centre.
  • Par téléphone en contactant le numéro vert national (0 800 009 110) pour être redirigé vers le standard téléphonique du centre le plus proche ou directement sur le standard d’un centre de vaccination.

Il est conseillé de vous orienter vers les dispositifs locaux mis à votre disposition pour aider à la prise de rendez-vous, comme les plateformes téléphoniques départementales ou régionales.
Si besoin, faites-vous accompagner dans cette démarche en ligne par vos proches.

Pour vous faire vacciner en ville, vous pouvez :

  • Prendre rendez-vous en ligne sur les plateformes de prise de rendez-vous (Doctolib, KelDoc, Maiia et Clickdoc)
  • Vous rapprocher de votre médecin traitant (généraliste ou spécialiste), votre médecin du travail, votre pharmacien, votre infirmier ou sage-femme pour obtenir un rendez-vous.

Quel vaccin?

Quatre vaccins contre la COVID-19 sont disponibles en France :

  • Le vaccin Pfizer/BioNtech sous le nom de Comirnaty® ;
  • Le COVID-19 Vaccine Moderna®;
  • Le vaccin AstraZeneca sous le nom de Vaxzevria®;
  • Le COVID-19 Vaccine Janssen®.

Les vaccins et leurs injections sont pris en charge à 100% par l'Assurance Maladie.

Comment les personnes sourdes et malentendantes, mal ou non voyantes peuvent prendre rendez-vous pour se faire vacciner ?

L’accessibilité aux personnes sourdes et malentendante est assurée sur la plateforme Sante.fr. Pour les personnes mal ou non voyantes, une plateforme d’appel est disponible.

Comment peuvent être vaccinées les personnes peu mobiles ?

Si vous n’êtes pas en mesure de vous déplacer, renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre Conseil départemental. Les acteurs locaux développent des solutions pour apporter le vaccin au plus près des personnes peu mobiles. Il peut s’agir de centres mobiles de vaccination, d’équipes mobiles de vaccination ou encore de bus de vaccination. Des solutions d’aides au déplacement sont également proposés par certains centres de vaccination (ex : système de voitures avec chauffeurs).

Par ailleurs, les infirmières et infirmiers diplômés d’État (IDE), ainsi que les sages-femmes, peuvent désormais prescrire et administrer les vaccins AstraZeneca, Janssen et Moderna. Cela vient renforcer les possibilités de vaccination à domicile pour les personnes éligibles à la vaccination avec ces trois vaccins.

Comment vérifier le niveau d’accessibilité des centres de vaccination ?

Le service Acceslibre a pour mission de répertorier l'accessibilité des Établissements Recevant du Public (ERP) en France. À ce titre, l'ensemble des centres ont été importés sur la plateforme, permettant ainsi à leurs gestionnaires de fournir l'information d'accessibilité et aux usagers d'obtenir ces informations.

Y-a-t-il la possibilité de prendre en charge d'éventuels frais de transport pour se rendre jusqu'à un centre de vaccination ?

Oui, le transport par ambulance ou le transport assis professionnalisé entre le domicile et le centre de vaccination le plus proche des personnes, quel que soit leur âge, qui se trouvent dans l’incapacité de se déplacer seules est pris en charge par l’Assurance Maladie. Cette prise en charge sera possible sur prescription médicale et sera dispensée d’avance de frais.  

Les enfants de moins de 12 ans en situation de handicap peuvent-ils se faire vacciner ?

Non, aucune autorisation de mise sur le marché des vaccins disponibles n’a d’indication pour les enfants de moins de 12 ans pour le moment.

Où trouver des données sur la vaccination ?

1)      Sur data.gouv.fr :

  • directement via ce lien
  •  Sur data.gouv.fr, en se rendant en bas de la page dans la rubrique     « Jeux de données à la une » et en sélectionnant « Données relatives aux personnes vaccinées contre la Covid-19 (VAC-SI) ».
  • Dans la rubrique « Ressources » en bas de la page, il est alors possible de télécharger les différents fichiers avec le nombre quotidien de personnes ayant reçu une dose (ainsi que ce nombre cumulé), par date d’injection, par sexe, à l’échelle nationale et régionale et départementale.

2)       Outre ces indicateurs spécifiques de couverture vaccinale, d’autres données concernant la vaccination sont également accessibles librement :

3)      Vaccination-info-service.fr

4)      Haute autorité de Santé (HAS)

5)      Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)

6)      Organisation mondiale de la santé (OMS)

7)      Site du Gouvernement

  

Sources :

Mise à jour du 08 septembre 2021.

 

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