Par Pr Folk, le 28 novembre 2017

Maladies rares : moins d’errance diagnostique grâce aux technologies de séquençage haut débit

 

Les maladies rares constituent un problème de santé publique majeur par la difficulté de leur prise en charge, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. Le diagnostic souvent difficile repose sur de multiples évaluations cliniques par différents médecins spécialistes, de nombreux examens complémentaires possiblement invasifs, des analyses chromosomiques, des analyses ciblées de gènes connus et plus récemment l’analyse ciblée de groupes de gènes. Ce parcours long et fastidieux aboutit à un diagnostic chez la moitié d’entre eux. La seconde moitié des patients demeure cependant en errance diagnostique alors qu’identifier la cause génétique d’une maladie rare est une étape essentielle pour la mise en place d’un suivi médical adapté, la prévention des complications, l’élaboration de stratégies thérapeutiques personnalisées et le conseil génétique.

Un nouvel article, publié dans la revue Genetics in Medicine, présente les résultats et les bénéfices de l’implantation du séquençage haut débit pangénomique ou Whole Exome Sequencing (WES) dans la pratique clinique quotidienne.
Entre juin 2013 et juin 2016, 416 patients atteints de déficience intellectuelle et/ou d’anomalies du développement, reçus en consultation au CHU de Dijon ou dont les échantillons sanguins ont été adressés par des généticiens de toute la France, ont bénéficié d’un WES.

L’analyse initiale des résultats a permis de poser un diagnostic chez 25% des patients en moins de 6 mois. Etant donné l’évolution fulgurante des connaissances scientifiques dans le domaine et la possibilité de conserver à long terme les données bioinformatiques issues du séquençage, les résultats ont été ré-analysés chaque année à la lumière des dernières découvertes scientifiques, sans que les patients n’aient besoin ni de réaliser de nouvelle prise de sang ni de se déplacer. Ces réanalyses annuelles ont permis de poser un diagnostic chez 5.7 % des patients en plus.

Ces résultats confirment l’efficacité diagnostique majeure des nouvelles technologies de séquençage haut débit pangénomique dans le diagnostic des patients atteints de maladies rares avec déficience intellectuelle et/ou anomalies du développement.

 

Dès 2013, la FHU TRANSLAD, coordonnée par le Pr Laurence Olivier-Faivre du centre de génétique du CHU Dijon, a implanté cette technologie au service des patients atteints de maladies rares de Bourgogne et de l’ensemble de la France via la spin-off Orphanomix. Ainsi, au cours des 4 dernières années, plus de 700 patients ont pu bénéficier d’un WES pour le diagnostic de leur maladie génétique.

L’équipe clinique, biologique et de recherche TRANSLAD a pu identifier, grâce à un réseau collaboratif international, une trentaine de nouveaux gènes et d’obtenir un taux diagnostique optimal proche de 50%.

Le Plan France Médecine Genomique 2025, lancé en 2016 par le premier ministre, permettra de déployer rapidement sur tout le territoire l’accès à ces nouvelles technologies.

 

Lire le résumé de l'article: Clinical whole-exome sequencing for the diagnosis of rare disorders with congenital anomalies and/or intellectual disability: substantial interest of prospective annual reanalysis

 

Source: Réseau CHU

 

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